mercredi 10 août 2011

Voice-to-Skull: Il pense que je pense...

(monologue)

L’imposteur pense...et je pense. Il a pensé que je pensais à ce qu’il pensait. Il avait pris soin de penser à ce qu’il voulait que je pense afin que je fasse ce qu’il pensait et que je pense que c’était moi qui le pensais. Mais, en fait, je n’en pensais rien. Mais, je savais qu’il y pensait. Et, en me voyant y penser, il a fini par croire que je le pensais vraiment.

- Bof! Je l’ai laissé le penser. Je pense bien que ça lui faisait plaisir de le penser. 
( à l’imposteur) - Hein? C.est bien ça que tu a cru que je pensais?
- Il pense que je mens. Il ne veut pas que les autres sachent que je sais plus ce qu’il pense que lui sais ce que je pense.
( à l’imposteur) - Penses-tu?
- Il est content que je pense ce qu’il pense.
- Oups! Je pense que ce n’était pas tout à fait ça.
- En pensant à ce que j’avais écrit plus tôt, il s’est mis à penser que je n’avais pas écrit ce que je pensais.
- Il me dit: «Je ne pensais pas...». Et je lui ai répondu: «Essaye pas! Reste naturel comme tu es».
- Parce que je pense qu’il essayait de penser à ma place ce que je devais écrire.
- Il voyait bien que je pensais à lui et à ce qu’il pense.
(à l’imposteur) - Essaye pas de penser à ma place! C’est un monologue pas un dialogue.
- Mais, en fait, quand on pense, est-ce qu’on est toujours certain que c’est vraiment nous qui pense?
- Je ne pense pas.
- Du moins si je pense que quelqu’un d’autre pense à ma place, c’est comme si je pensais que j’écoutais quelqu’un d’autre.
- Mais, si je pense que c’est moi qui le pense, pourquoi je me poserais des questions?
- À vrai dire, je ne pense pas. Enfin, pas toujours.
- Mais, si je pense que lui pense à ma place, pourquoi ne lui poserais-je pas des questions?
- Est-ce que c’est moi qui pense ça, là?
- Je pense qu’il essaie de répondre à ma place pour que je pense que c’est moi qui le pense.
- Il ne pense pas que je devrais faire ça, écrire ça parce qu’il pense que je vais passer pour une folle.
- Je ne pense pas.
- Lui, c’est ce qu’il voudrait que les autres pensent.
- Moi, je pense que si les autres le pensent, c’est que lui y a pensé bien avant pour que moi je le pense.
- Si moi je pense que lui veut que je le pense, qu’est-ce que je dois en penser?
- Parce que si je fini par le penser, peut-être que les autres vont y penser aussi.
- Mais, je ne pense pas.
- Il aurait fallu que je ne sache pas que c’est lui qui pense quand moi je pense à ce que lui pense.
 ( à l’imposteur) - Qu’est-ce que t’en penses?...Dis-moi la vérité!
- Non, il ne veut pas que je pense à ce que lui pense. Pourtant, il fait tout pour que je pense à ce que lui veut que je pense.
- Ha! il est plein d’arrières pensées. Après ça, il essaie de me faire croire que c’est moi qui pense à tout ça.
- Il pense que les autres qui ont un imposteur comme lui dans leur pensée ne vont pas aimer ça que je dise ce que je pense de ce qu’il me fait penser.
- De toute manière, ses pensées sont toujours très loin de ce que je pense.
- Il m’a dit que n’avais pas besoin d’y penser car j’étais très loin de ce qu’il avait dit que j’étais pour que les autres pensent ce qu’il pensait que j’étais.
- J’aimerais bien mieux pas y penser. Mais, lui n’arrête pas d’y penser et de me le faire penser.
- Il n’arrête pas d’essayer de me faire penser ce qu’il voudrait que je pense.
- Il voudrait bien y avoir pensé par lui-même.
- Mais, ce n’est pas le cas... C’est moi qui a pensé à tout ça même s’il pense qu’il a pensé un bout de ça.
- Il pense que le monde va capoter...Moi, je ne pense pas.
- Pensez-y comme il faut.
- Si moi je pense ce que lui pense en même temps qu’il le pense, je pourrais bien me tromper et croire que c’est moi qui le pense et les autres aussi pourraient le penser.
- Mais, comment me défaire de ce qu’il pense si quand je pense à quelque chose, il me fait penser à ce qu’il pense me faire penser?
- Ah! Je fini par être fatiguée de penser...mais surtout de l’entendre, lui, penser parmi mes pensées.
(À l’imposteur) Ôtes-toi de là!
- Ouais! Mais, si je finissais pas penser ce qu’il pense, qu’est-ce que je penserais de moi de penser comme ça?
- Je veux bien penser qu’il pense comme moi mais, je ne sais pas vraiment ce qu’il pense?
- Au fond, je pense qu’il ne pense pas du tout comme moi.
- Je l’avais déjà pensé. Mais, ce n’était pas vraiment le fond de ma pensée. C’était plutôt parce que lui me l’avait fait penser.
(À l’imposteur) - Penses pas que je ne sais pas ce que tu penses, là...Je sais, je n’ai pas pensé de tout dire... Mais, je pense que tu pensais que j’en dirais beaucoup plus parce que, toi, tu as pensé à tout un tas d’affaires.
- C’est fou ce qu’on peut dire avec «Je pense...»
- C’est vrai! Ce n’est pas moi qui y a pensé à celle-là.
- Faut que je le dise, c’est lui qui a pensé de me dire ce que l’autre avait pensé.
- C’est clair que je ne suis pas toute seule à penser dans cette affaire.
- Mais, je pense qu’ils ne devraient pas être là à penser ce que je devrais penser. Je suis capable de penser toute seule, par moi-même.
- Je voudrais bien chasser de ma tête ces pensées-là.
- On ne peut pas chasser des pensées car plus on les chasse plus elles nous harcèlent. Ensuite, on est pris avec toutes sortes de pensées par rapport à elles.
- Non! Il faut les regarder passer comme un nuage dans le ciel. On les regarde sans y attacher trop d’importance.
- Ah! Là, je l’entend penser.
- Je sais qu’il n’aime pas que je le chosifie et encore moins que je prenne ses pensées pour de vulgaires nuages. Il doit bien penser que si je pense à lui maintenant, c’est que je veux me débarrasser de lui, ou du moins de ses pensées.
- «Penses-y même pas!» C’est ce que je pense qu’il voulait que je pense ou plutôt qu’il voulait me dire.
- Celle-là, elle était bien à lui!
- Penser à un nuage qui passe, c’est pas si pire.
- En tout cas, c’est ce à quoi j’ai pensé pour ne pas être envahie par toutes ces pensées qui ne m’appartiennent pas et auxquelles je n’adhère pas. Car, plus on leur donne de l’importance, plus elles prennent de la place dans notre espace-pensées.
- Eux-autres, les imposteurs, ils appellent ça de la suggestion mentale. Ça sert à nous amener à penser ce qu’ils pensent que l’on va penser. Et, quand on va finir par penser ce qu’ils ont pensé pour nous, on devrait être rendu assez fou pour penser que les fous sont dans notre tête. Là, ils vont penser qu’on a fini de penser par nous-même et qu’ils peuvent penser à notre place complètement.
- Mais, que vont-ils penser rendu là?
- Je pense qu’ils ne sauront plus du tout de quoi penser... Ils n’auront plus de pensées qui viennent de nous pour les dévier en pensées déjà toutes faites.
Par contre, ils vont continuer de penser que les gens vont penser à tout ce qu’ils ont pensé qu’ils penseraient.
- À moins de penser le contraire, ils vont finir par penser vraiment tout ce qu’ils ont voulu qu’on pense sans même se rendre compte que ce sont eux qui ne pensent plus par eux-mêmes depuis bien longtemps.
- Ils savent bien que je ne suis pas du tout ce qu’ils ont pensé faire de moi pour que les autres le pensent, mais ils préfèrent penser que je le suis car sinon ils se demandent ce que les autres vont bien penser d’eux.
- Bon! Je vous laisser là-dessus...Je sais que vous aller y penser bien plus que moi je pensais le faire...je pense. Pis lui, l’imposteur? Bah...j’aime mieux pas y penser...parce que, je pense qu’il pense...

© France Quenneville, 9 août 2011.


P.S. Alors que j’essayais de publier ce texte, il ont tout défait le format pour que je doive recommencer et cela prend énormément de temps. J'ai dû remettre tous les tirets sans savoir s'il (Michel) les enlèverait encore.  Jai vu les boutons de suvegarde être pesés une bonne douzaine de fois sans voir ce qu'i allait enlever ou ajouter pour défaire mon texte.  De plus,  pendant que je tentais de refaire e format, ils me brûlaient les doigts de la main droite avec le laser, main avec laquelle j’écris.

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